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Nul ne peut ignorer l’excellence des relations politiques liant le Maroc et l’Inde ni le haut degré d’entente et de compréhension entre les dirigeants des deux pays. Cependant, les échanges commerciaux peinaient pour des années à accompagner ce dynamisme politique qui forme le gage de la pérennité d’une coopération prometteuse.
Un modèle de coopération Sud-Sud tourné vers la promotion des relations économiques entre le Maroc, leader africain, et l’Inde, troisième économie de l’Asie, s’impose désormais avec insistance à l’ère post-Covid.
A cet effet, les responsables des deux pays ont tenu à multiplier les rencontres virtuelles, à cause de la pandémie de Covid-19, dans l’optique d’élargir les champs de coopération économique en tenant compte des potentialités dont recèlent les deux acteurs régionaux.
Des secteurs prometteurs notamment l’agriculture, l’industrie pharmaceutique, les énergies renouvelables et les nouvelles technologies de l’information ont été au centre d’une quarantaine d’accords et mémorandums d’entente paraphés entre les deux parties ces dernières années.
En fait, le commerce entre le Maroc et l’Inde est passé de 973,2 millions de dollars en 2009 à 2,1 milliards de dollars en 2019, grâce à une augmentation significative des investissements dans les secteurs de l’énergie solaire, la production des engrais, l’automobile, l’agroalimentaire, le textile et l’industrie pharmaceutique.
Une coopération largement promue lors de l’entretien téléphonique tenu en octobre dernier entre le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita et son homologue indien, M. Subrahmanyam Jaishankar.
Les deux responsables ont insisté sur l’importance de poursuivre le renforcement du cadre juridique bilatéral et d’intensifier l’échange de visites des délégations économiques. M. Bourita a, dans ce cadre, a lancé un appel à l’endroit des opérateurs économiques indiens, les incitant à tirer profit des opportunités d’investissement offertes par le Royaume et à promouvoir le transfert technologique et du savoir-faire.
Les deux ministres se sont réjouis de l’important élan et de la grande dynamique qui ont été insufflés aux relations bilatérales depuis la visite historique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Inde, en octobre 2015, au cours de laquelle le Souverain et le Premier ministre indien, Narendra Modi, ont convenu de hisser le niveau de ces relations à un Partenariat stratégique.
Un élan de coopération qui a été renforcé, en début de ce mois de décembre, par le Groupe BMCE Bank of Africa et Export-Import Bank of India ayant signé un mémorandum d’entente visant à appuyer les entreprises marocaines et indiennes et à promouvoir les investissements notamment dans des secteurs innovants.
Détenue à 100% par l’Etat, Exim Bank of India s’assigne pour objectifs de financer, faciliter et promouvoir le commerce international et agit en tant qu’agence nodale par laquelle le gouvernement indien accorde des lignes de crédit aux pays en développement.
A cet égard, l’Ambassadeur du Maroc en Inde, M. Mohamed Maliki avait précisé qu’en ce qui concerne les liens stratégiques, l’Inde et le Maroc ont beaucoup de choses à partager en commun. L’Inde a une expérience avancée dans plusieurs domaines notamment ceux de la technologie, de l’espace, de la médecine, de l’automobile et du textile et que, de l’autre côté, le Maroc a acquis une expérience reconnue en matière de sécurité alimentaire, d’énergies solaires et renouvelables, de l’industrie automobile en plus du rôle que joue le Royaume en tant qu’acteur majeur en Afrique, un continent avec lequel l’Inde tient à développer des liens plus solides.
En fait, le renforcement des relations avec l’Inde s’inscrit dans le cadre d’une politique de diversification des partenaires du Royaume qui est le fruit d’une réflexion basée sur une lecture approfondie des changements géostratégiques que connaît le monde d’aujourd’hui.
Le Maroc s’impose comme acteur important eu égard à sa spécificité en tant que pays stable et un hub économique régional, tandis que l’Inde, sixième puissance économique mondiale, constitue un énorme marché d’environ 1,3 milliard de consommateurs, d’autant plus qu’elle est largement connectée à la région de l’Asie du Sud, avec des accords de libre-échange avec le Japon et la Corée du Sud.
C’est dire que le rythme soutenu des échanges bilatéraux va au diapason des orientations du Royaume qui peut miser gros sur le géant sud-asiatique dont le dirigent, Narendra Modi avait fixé l’ambitieux objectif de faire du pays une économie à 5.000 milliards de dollars d’ici 2024-2025 contre 2,8 milliards aujourd’hui.
Source: Map