« Il n’y a rien de caché » sur la COVID-19, martèle Legault

27 octobre 2020
« Il n’y a rien de caché » sur la COVID-19, martèle Legault

Assahafa.com

Le premier ministre québécois François Legault a dû se défendre mardi d’avoir manqué de transparence dans la gestion de la pandémie de la COVID-19.

Il n’y a rien de caché, tout est transparent, a insisté M. Legault devant les journalistes. Ces derniers faisaient écho aux tirs groupés de l’opposition qui reproche au gouvernement de ne pas communiquer les données scientifiques sur lesquelles sont basées ses décisions.

Il estime aussi que le Dr Arruda a toujours sa place dans les conférences de presse à ses côtés, même si des voix s’élèvent pour qu’une plus grande distinction soit faite entre le gouvernement et la santé publique. La journée où il ne va pas se sentir à l’aise, il va vous le dire, a affirmé le premier ministre.

François Legault a également profité de la mêlée de presse pour tancer le premier ministre Justin Trudeau sur sa volonté d’imposer des normes harmonisées au niveau national dans les centres de soins de longue durée.

Le premier ministre a par ailleurs annoncé qu’un décret gouvernemental devrait être adopté mercredi afin de permettre aux autorités de donner des amendes aux clients de gyms récalcitrants.

Des propriétaires d’établissements opposés au prolongement des mesures sanitaires en zone rouge ont fait savoir qu’ils ouvriront leur salle d’entraînement jeudi matin, même s’ils risquent de recevoir des contraventions.

La courbe se maintient
Québec a rapporté mardi 963 nouveaux cas de COVID-19, en légère hausse par rapport aux deux derniers jours, alors que la province se situait sous la barre des 900 nouvelles infections.

La hausse de 155 cas par rapport au bilan de la veille est essentiellement attribuable aux augmentations enregistrées à Montréal (319 cas, en hausse de 112 cas ou de 35 %) et dans la Capitale-Nationale (91 cas, en hausse de 38 ou 41 %).

Dix-neuf personnes de plus ont aussi succombé à la maladie, dont quatre au cours de la période de 24 heures qui s’est conclue lundi à 16 h. Quatorze décès ont eu lieu entre le 20 et le 25 octobre et un autre à une date inconnue.

Le nombre d’hospitalisations diminue légèrement pour une deuxième journée consécutive. Québec en compte maintenant 527, en baisse de 16 par rapport au dernier bilan, dont 91 aux soins intensifs, un recul de 2.

Un total de 18 985 tests de dépistage ont été effectués dimanche, dernière journée pour laquelle ces données sont disponibles. Plus de 3 millions de tests ont été effectués dans la province depuis le début de la pandémie.

Au total, la COVID-19 a infecté 101 885 Québécois, dont 6172 qui en sont morts.

Au moins 130 000 chirurgies reportées
Les interventions chirurgicales d’au moins 130 000 Québécois ont été reportées en raison de la COVID-19, a indiqué le ministre de la Santé Christian Dubé en entrevue à l’émission Tout un matin.

Il s’agit d’un bond d’environ 40 % en deux mois : à la fin du mois d’août, des données compilées par le ministère de la Santé faisaient plutôt état d’un peu plus de 92 000 chirurgies reportées.

On a maintenant à peu près 130 000 à 135 000 chirurgies en attente, a indiqué M. Dubé.

Il a réitéré que les mesures sanitaires prolongées par Québec dans les zones rouges visent notamment à préserver le système de santé de la province, déjà mis à rude épreuve le printemps dernier.

Une importante opération de délestage avait été mise en œuvre dans les hôpitaux lors de la première vague, le printemps dernier, en prévision d’un afflux de patients ayant la COVID-19 qui n’a finalement pas eu l’ampleur anticipée. Cela a cependant fait grimper rapidement le nombre de chirurgies reportées dans les hôpitaux du Québec.

En prévision de la deuxième vague, Québec a plutôt demandé aux hôpitaux d’éviter le délestage autant que possible. La hausse des hospitalisations des dernières semaines, conjuguée au manque de personnel infirmier, a cependant forcé certaines institutions à continuer de reporter des chirurgies.

Selon le cabinet du ministre de la Santé, il manque environ 6000 travailleurs de la santé dans le réseau à l’heure actuelle. Au sommet de la première vague, il en avait manqué jusqu’à 12 000.

Trois indicateurs importants
Outre l’état du système hospitalier, le nombre de cas et le nombre d’éclosions sont les deux autres indicateurs que Québec suit de près en prévision d’un relâchement des mesures de prévention, qui incluent la fermeture des salles à manger des restaurants, des bars, des théâtres, des cinémas et des salles d’entraînement.

Le point le plus important pour les trois [indicateurs], c’est la tendance, a indiqué M. Dubé. C’est-à-dire que pour être capable de revenir en zone orange, il faudrait qu’on ait une tendance régulière à la baisse d’au moins deux semaines. On a dit un autre 28 jours, c’est deux cycles de deux semaines.

Jusqu’à nouvel ordre, ces mesures demeureront en vigueur jusqu’au 23 novembre, a annoncé lundi le premier ministre François Legault, quoique leur bien-fondé sera réévalué dans deux semaines.

Il s’est félicité que le Québec ait réussi à « mater la vague », mais observe qu’il y en a une autre, et que la propagation du virus reste forte.

M. Dubé a quant à lui félicité les Québécois pour avoir réussi à stopper la progression exponentielle de la maladie constatée à la fin du mois de septembre. On a accompli la moitié de nos objectifs. Maintenant, il faut baisser le nombre de cas pour limiter l’impact sur notre réseau de la santé, a-t-il résumé.

Le ministre juge d’ailleurs encourageant le fait que Québec a recensé moins de 900 cas dans ces deux derniers bilans quotidiens. On a vu qu’il y avait une certaine tendance vers la baisse, a-t-il dit. Mais il faudrait voir ça tous les jours sur une base régulière pour les deux prochaines semaines, dans l’ensemble de ces indicateurs.

On sait que c’est très difficile. C’est difficile pour tout le monde, a-t-il convenu, en réitérant que le gouvernement est à la recherche d’un équilibre entre les impératifs de santé publique et d’économie.

Source: Radio-Canada

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