Economie marocaine : Trois chocs à absorber en 2020

24 juillet 2020
Economie marocaine : Trois chocs à absorber en 2020

Article de Assahafa.com

La récession économique qui a pris ses quartiers dans les économies du monde entier engendrant une forte baisse de la demande étrangère adressée au Maroc, les mesures préventives prises pour gérer l’épidémie du coronavirus et la sécheresse, qui a frappé le Maroc, deux années de suite sont autant de chocs que subira l’économie domestique au cours de cet année.

Deux actifs occupés sur 3 sont en cessation d’activité temporaire. Le revenu mensuel moyen des actifs a baissé de moitié durant le confinement. Autant d’indices qui ne rassurent guère et qui laissent penser que la reprise ne se fera pas vite, mais lentement, en raison du pouvoir d’achat amoindri des ménages. Il est à craindre que la récession ou la déflation, peu importe la terminologie, prendra ses quartiers au moins jusqu’à la fin de l’année prochaine.

Le Maroc demeure dépendant à la fois de sa demande interne et des commandes extérieures avec une économie en grande partie orientée vers l’export. A moins que le Maroc ne fasse le forcing pour développer ses exportations vers l’Afrique subsaharienne, la région MENA et l’Europe de l’Est.

L’avenir ne s’annonce pas rose pour l’économie, surtout que les banques ne suivent pas le mouvement et demeurent frileuses à l’idée de prendre des risques pour ne pas sortir des carcans étriqués des normes de Bâle. Pour inverser la vapeur, la prise de risque non seulement pour les banques, mais aussi pour le gouvernement est nécessaire. Rester prisonnier du respect des sacro-saints équilibres budgétaires ne sera pas payant, sauf avec les bailleurs de fonds, qui se retourneront contre le Maroc si la récession perdure dans le temps.

Pour sa part la banque centrale n’est d’ailleurs pas intervenue sur le marché des changes, qui est demeuré stable. Le ministre des Finances a indiqué qu’à fin juin 2020, les recettes fiscales ont connu un recul en comparaison avec les estimations préliminaires, tandis que les dépenses sont restées conformes aux prévisions. Le Maroc compte, par ailleurs, atteindre un niveau d’endettement de 75,5 % du PIB.

Dans un exposé devant le Conseil de gouvernement réuni jeudi à Rabat, Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Economie et des Finances et de la Réforme de l’administration, s’est attardé sur la situation économique au terme du premier semestre et les perspectives à la fin de l’année en cours et sur l’impact de l’évolution de l’économie mondiale sur notre économie, avec en toile de fond la pandémie du coronavirus. Driss Ouaouicha, ministre délégué chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, lors d’un point de presse organisé au terme du conseil hebdomadaire du gouvernement, a indiqué que l’Argentier du Royaume table sur une récession de 5 %. Une première depuis la fin des années 90, où le Maroc était au bord de « la crise cardiaque », qui ne manquera pas d’impacter significativement les équilibres macroéconomiques notamment le déficit du budget qui sera de 7,5 % et du compte courant de la balance des paiements. Lors de son exposé, le ministre Benchaâboun a souligné que le déficit commercial s’est amélioré à fin juin et que les revenus du tourisme et les transferts des MRE ont connu un recul important, mais que les réserves de change du pays se sont renforcées grâce aux financements étrangers.

Mohamed Benchaâboun a précisé que « toutes ces estimations demeurent toutefois tributaires des risques liées à l’évolution de l’épidémie à coronavirus lors des prochains mois ». Au regard de ces chiffres et de ceux dévoilés par le Haut-commissariat au Plan, force est de relever l’optimisme quelque peu démesuré de l’exécutif. Ce dernier table sur une reprise de l’activité dès ce troisième trimestre pour limiter la casse au niveau du taux de croissance. Or, force est de constater que malgré l’enclenchement de la phase 3 du déconfinement, la machine économique tourne encore au ralenti, en raison de l’absence de la demande interne, qui a toujours sauvé les marrons du feu en temps de crise. L’activité économique a reculé de 13,8% au terme du second trimestre 2020. Le chômage frôlera les 15% à la fin de l’année.

 

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