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Le Centre National Maamoura, inauguré et baptisé hier par le Roi Mohammed VI en son nom, est un patrimoine « squatté » par la Fédération Royale Marocaine de Football.
Les travaux de réaménagement et d’innovation de ce centre d’Excellence ont coûté 630 MDH sans reddition des comptes.
Le Centre National Maamoura figure parmi les centres dépendant de l’Institut Royal My Rachid de la Formation des Cadres relevant du ministère de la Jeunesse et des Sports en vertu d’un décret qui date de 2011 et qui est toujours en vigueur.
Dans le dernier rapport de la Cour des Comptes qui a épinglé l’Institut Royal My Rachid de la Formation des Cadres, les limiers de Driss Jettou ont souligné que le Centre Maamoura a été mis à disposition à la Fédération Royale Marocaine de Football sans base juridique.
Une vérité tout ce qu’il y a de vrai car aucune procédure n’a été engagée par le ministère de la Jeunesse et des Sports pour un quelconque changement de statut.
Cette mise à disposition est un préalable comme celle qui avait été faite en 2018 avec le Centre Belle-Vue.
L’ex-ministre du département gouvernemental du sport, Rachid Talbi Alami, a commencé par amender le décret qui régit l’Institut Royal My Rachid par le Conseil du Gouvernement en abrogeant l’annexion du Centre Belle-Vue à l’Institut tout en l’annexant à la Direction du sport qui relève, elle, du ministère de la Jeunesse et des Sports.
Érigé sur un foncier de 29,3 hectares appartenant aux Eaux et Forêts, le fonctionnement du Centre National Maamoura est assuré par le budget du ministère de la Jeunesse et des Sports qui lui consacre annuellement un budget de plus de 6 MDH dans le cadre de SEGMA. Et pas moins de 27 fonctionnaires ont été affectés par le ministère à ce centre.
Même les factures de l’eau et de l’électricité restent à la charge de l’État.
De là à dire que ce Centre National est l’œuvre de la Fédération Royale Marocaine de Football qui l’aurait financé par ses propres moyens, seuls les esprits tordus y croiraient… Surtout lorsqu’on sait que l’argent qui lui a été alloué est pompé dans les caisses de l’État.
Sur cette réalité, le directeur du budget de l’État, en même temps patron de la FRMF, en sait quelque chose, pour ne pas dire beaucoup de choses.
« Charité bien ordonnée commence par soi-même », dit l’adage…
En tout cas, il est fort à propos que de rappeler que l’infrastructure relève, elle, du ressort de l’État et non pas des fédérations sportives. Mais que faire lorsqu’on est face à une tutelle réduite à une impuissance publique sur laquelle ont veillé, sans ciller, les ministres qui s’y sont succédé…
Dès lors, on est en droit de nous interroger sur qui a autorisé la Fédération Royale Marocaine de Football à se métamorphoser en maître d’ouvrage alors que la situation juridique de ce Centre n’est toujours pas apurée ?
A-t-on induit en erreur le Souverain qui, sans doute, n’ignore pas que le président de la FRMF n’a jamais rendu les comptes, via l’Assemblée Générale, se rapportant à plus de 2 milliards de dirhams ayant trait à ce centre et aux travaux de réaménagement de stades en gazon synthétique et naturel… Même la Cour des Comptes est semble-t-il dans l’incapacité d’approcher ladite Fédération pour séparer le bon grain de l’ivraie.
Qui a peur de qui, est-on tenté de dire…
Source: perspectivesmed.ma