Procédure de destitution contre Trump : «Personne n’est au-dessus des lois»

25 septembre 2019
Procédure de destitution contre Trump : «Personne n’est au-dessus des lois»

Assahafa – Canada

La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a lancé mardi une enquête en vue d’une procédure de destitution contre Donald Trump. Les démocrates soupçonnent le président d’avoir fait pression sur son homologue ukrainien pour qu’il enquête sur son adversaire Joe Biden. Rien ne dit toutefois que cette procédure rare et explosive parviendra à son terme.

Après des mois d’hésitations et de tergiversations, Nancy Pelosi a donné le feu vert à l’ouverture d’une enquête marquant la première étape d’une procédure de destitution contre Donald Trump, qui pourrait devenir le troisième président de l’histoire américaine à faire face à une telle épreuve politique après Andrew Johnson et Bill Clinton.

Ce n’est ni l’affaire russe, ni le versement d’argent à des maîtresses présumées, ni tout autre scandale bien connu qui a convaincu la puissante démocrate de sortir de sa réserve. C’est plutôt l’affaire ukrainienne, qui a éclaté soudainement la semaine dernière après les révélations médiatiques sur la plainte formelle déposée le 12 août dernier contre le président américain par un lanceur d’alerte issu de la communauté du renseignement.

Les démocrates cherchent à déterminer si Donald Trump a violé la loi en exerçant des pressions auprès d’un dirigeant étranger, en l’occurrence le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour ses propres intérêts électoraux, lors d’un appel téléphonique remontant au 25 juillet dernier. Ils soupçonnent le président américain d’avoir menacé de bloquer une aide de 391 millions de dollars pour forcer le président Zelensky à ouvrir une enquête sur l’ancien vice-président Joe Biden et son deuxième fils, Hunter Biden, qui a siégé au sein d’une société d’énergie ukrainienne de 2014 à 2016.

«Les actions de la présidence Trump ont révélé le fait déshonorant de la trahison par le président de son serment d’office, sa trahison de la sécurité nationale et sa trahison de l’intégrité de nos élections», a dit Nancy Pelosi, en fin d’après-midi, après une rencontre avec les représentants démocrates de la Chambre.

«Par conséquent, j’annonce aujourd’hui que la Chambre des représentants ouvre une enquête officielle en vue d’une procédure de destitution», a poursuivi Mme Pelosi.

«Le président doit rendre des comptes», a-t-elle aussi dit en accusant le chef de la Maison-Blanche d’avoir «violé sérieusement la Constitution». «Personne n’est au-dessus des lois.»

Bill Clinton en 1999 et Andrew Johnson en 1868 avaient été acquittés par le Sénat après avoir été mis en accusation par la Chambre dans le cadre d’une procédure de destitution. Richard Nixon, en 1974, avait choisi de démissionner avant d’être mis en accusation.

La décision des démocrates signifie qu’une procédure de destitution contre Donald Trump pourrait se dérouler en plein cœur de la campagne présidentielle de 2020. Cela étant, elle ne garantit pas l’adoption par la Chambre de chefs d’accusation qui constituent l’impeachment.

«Chasse aux sorcières»

Donald Trump a réagi en deux temps aux événements historiques de la journée. Avant même la déclaration de Nancy Pelosi, il a annoncé sur Twitter qu’il avait donné son accord à la publication de la retranscription «intégrale» de son appel téléphonique avec son homologue ukrainien. Dans le même gazouillis, il a qualifié cette conversation de «parfaite».

Après l’annonce de la présidente de la Chambre, il a publié de la Trump Tower une série de tweets dénonçant un «harcèlement présidentiel» et une «chasse aux sorcières».

«Ils n’ont jamais vu la retranscription [de l’appel]», s’est-il indigné après avoir accusé les démocrates d’avoir «ruiné et miné sciemment» une «importante journée aux Nations unies» au cours de laquelle il a prononcé un discours à la tribune de l’Assemblée générale.

«Problème urgent»

L’appel téléphonique du 25 juillet dernier fait partie des actes dénoncés par le lanceur d’alerte dans un signalement déposé auprès de l’inspecteur général des services de renseignement américains. Ce dernier a estimé que le signalement contre Donald Trump était «crédible» et représentait un «problème urgent». Or, contrairement à ce qu’exige la loi, le directeur du renseignement national a refusé d’informer le Congrès de la nature de cette plainte.

C’est l’inspecteur général des services de renseignement qui a décidé d’informer les commissions du renseignement de la Chambre et du Sénat, le 12 septembre dernier, de l’existence de la plainte du lanceur d’alerte. Il n’a cependant fourni aucun détail sur la nature du signalement.

En milieu d’après-midi, le président de la commission du renseignement de la Chambre, Adam Schiff, a annoncé que le lanceur d’alerte, qui n’a toujours pas été identifié, était prêt à témoigner devant son comité. Des négociations sont officiellement en cours à Washington. Elles pourraient permettre au lanceur d’alerte de s’adresser au Congrès, rapportait le New York Times mardi soir.

En attendant, le Sénat à majorité républicaine a adopté à l’unanimité une résolution appelant le directeur du renseignement national, Joseph Maguire, à communiquer les détails de la plainte du lanceur d’alerte aux commissions du renseignement du Sénat et de la Chambre. Maguire doit participer demain à une audition devant la commission du renseignement de la Chambre.

Aucun élu républicain n’a encore rompu avec Donald Trump.

ILS ONT DIT

Source: lapresse.ca
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